L'Iran veut la paix mondiale et la fin des crimes israéliens", déclare Pezeshkian à l'Assemblé générale des Nations Unies"
Tant que l’injustice l’oppression la cupidit#233 la pauvret#233 et l’ignorance r#232gneront dans une r#233gion la violence et les conflits continueront. Si nous ne nous attaquons pas aux causes profondes de ces troubles nous ne pourrons pas sauver l’avenir de nos enfants des t#233n#232bres et de la destruction.
Monsieur le Président, Excellences,
Je vous adresse mes sincères félicitations pour l'ouverture de la 79e session de l'Assemblée générale des Nations Unies et vous, Monsieur le Président, pour votre élection bien méritée. Je suis convaincu que les thèmes cruciaux de cette session - la paix, le développement durable et la dignité humaine - éclaireront un chemin lumineux pour les générations présentes et futures.
L'année dernière, le président dévoué de mon pays, Ebrahim Raisi, s'est adressé à vous depuis cette même tribune. Il est tombé en martyr au service du peuple iranien. Que son âme repose en paix.
C'est la première fois que je m'adresse à vous en tant que président de la République islamique d'Iran, une position que j'ai assumée après que le peuple iranien a voté pour mon programme de campagne central, «l'empathie nationale». Ce principe directeur est enraciné dans le commandement de Dieu Tout-Puissant, tel qu'il est énoncé dans le Saint Coran.
Selon les enseignements du Coran: “L'humanité était autrefois une seule nation. Dieu a donc envoyé des prophètes comme annonciateurs et avertisseurs. Il a fait descendre le Livre avec eux pour apporter la Vérité, afin de trancher entre les hommes sur ce qui les disputait. Mais seuls ceux à qui il a été donné ont divergé à ce sujet par envie les uns envers les autres, après qu'on leur eut apporté des explications. (Coran, II : 213)”
L'imam Ali (sur lui la paix) a donné à l'un de ses gouverneurs les instructions suivantes : "Accueillez les gens de tout votre cœur, montrez-leur de la bonté et étendez-leur votre compassion. Ne traitez jamais ceux qui sont sous votre commandement avec dureté ou violence. Car les gens se divisent en deux catégories : ils sont soit vos frères en religion, soit vos égaux dans la création."
La mission de tous les prophètes a été d'établir et de promouvoir la vérité et la justice dans la société entre tous les peuples, sans distinction de couleur, de race, de sexe ou de langue. La paix et la sécurité dans le monde ne seront pas atteintes à moins que les droits de tous les individus, communautés et nations ne soient respectés avec justice et équité.
Demandons-nous : les causes des guerres et des effusions de sang que nous observons dans le monde d’aujourd’hui ne sont-elles pas autre chose que le fait que les agresseurs ont violé les droits des autres, ignoré les droits des nations, imposé la discrimination et l’inégalité, maintenu certains groupes faibles et sous-développés et ignoré les droits des individus ?
Tant que l’injustice, l’oppression, la cupidité, la pauvreté et l’ignorance règneront dans une région, la violence et les conflits continueront. Si nous ne nous attaquons pas aux causes profondes de ces troubles, nous ne pourrons pas sauver l’avenir de nos enfants des ténèbres et de la destruction.
J’ai entamé ma campagne électorale avec un programme axé sur la « réforme », « l’empathie nationale », « l’engagement constructif avec le monde » et « le développement économique », et j’ai eu l’honneur de gagner la confiance de mes concitoyens dans les urnes.
J’ai pour objectif de poser des bases solides pour l’entrée de mon pays dans une nouvelle ère, en le positionnant pour jouer un rôle efficace et constructif dans l’ordre mondial en évolution.
Mon objectif est de surmonter les obstacles et les défis existants tout en structurant les relations extérieures de mon pays en tenant compte des nécessités et des réalités du monde contemporain.
Monsieur le Président,
Au cours de l'année écoulée, le monde a été témoin de la véritable nature du régime israélien. Il a été témoin des atrocités commises par ce régime à Gaza et de la façon dont il a assassiné de sang-froid plus de 41 000 personnes innocentes en onze mois, principalement des femmes et des enfants.
Ses dirigeants qualifient ce génocide, le meurtre d'enfants, les crimes de guerre et le terrorisme d'État de « légitime défense » ;
Ils qualifient les hôpitaux, les jardins d'enfants et les écoles de « cibles militaires légitimes » ;
Ils qualifient d'« antisémites » les peuples courageux et épris de liberté qui protestent contre leur génocide dans le monde entier ;
Ils qualifient de « terroristes » un peuple opprimé qui s'est dressé contre sept décennies d'occupation et d'humiliation.
C'est Israël qui a assassiné nos scientifiques, nos diplomates et même nos invités sur notre sol ; et a soutenu – de manière ouverte ou secrète – des groupes terroristes comme l’EI.
L’Iran, au contraire, a soutenu les mouvements populaires de libération de personnes victimes de quatre générations de crimes et du colonialisme du régime israélien.
Nous nous sommes rangés du côté des peuples du monde entier qui ont envahi les rues en signe d’indignation contre les atrocités israéliennes ; nous condamnons les crimes israéliens contre l’humanité.
Il est impératif que la communauté internationale mette immédiatement un terme à la violence et instaure un cessez-le-feu permanent à Gaza et mette un terme à la barbarie désespérée d’Israël au Liban, avant qu’elle n’engloutisse la région et le monde.
Israël a été vaincu à Gaza et aucune violence barbare ne pourra restaurer son mythe d’invincibilité. Naturellement, le terrorisme d’État israélien aveugle de ces derniers jours au Liban, suivi d’une agression massive ayant fait des milliers de victimes, ne peut rester sans réponse. La responsabilité de toutes les conséquences incombera à ceux qui ont contrecarré tous les efforts mondiaux visant à mettre fin à cette horrible catastrophe et qui ont l’audace de se proclamer les défenseurs des droits de l’homme.
La seule façon de mettre fin à ce cauchemar vieux de 70 ans en Asie occidentale et dans le monde est de rétablir le droit de tous les Palestiniens à l’autodétermination. Nous proposons que l’ensemble du peuple palestinien – aussi bien ceux qui vivent dans leur mère patrie que ceux qui ont été contraints de rejoindre sa diaspora – détermine son avenir par un référendum. Nous sommes convaincus que grâce à ce mécanisme, nous pourrons parvenir à une paix durable, dans laquelle musulmans, chrétiens et juifs cohabiteraient sur une même terre dans la tranquillité et la paix, loin du racisme et de l’apartheid.
Excellences,
Examinez l’histoire contemporaine de la région : l’Iran n’a jamais déclenché de guerre ; L’Iran n’a jamais occupé le territoire d’aucune nation, n’a jamais cherché à s’approprier les ressources d’aucun pays, a fait à plusieurs reprises des propositions à ses voisins et aux forums internationaux pour établir une paix et une stabilité durables.
Nous avons souligné l’importance de l’unité dans la région et de l’établissement d’une « région forte ». Une « région forte » repose sur plusieurs principes fondamentaux :
Premièrement, nous devons reconnaître que nous sommes voisins et que, grâce à ce lien, nous resterons toujours unis. La présence de puissances étrangères dans notre région est temporaire et conduit à l’instabilité. Notre développement et notre progrès sont interconnectés, et confier la sécurité à des puissances extrarégionales ne profitera à aucun d’entre nous.
Deuxièmement, le nouvel ordre régional doit être inclusif et bénéfique pour tous les voisins. Un ordre qui ne parvient pas à préserver les intérêts de chaque pays voisin ne peut être maintenu.
Troisièmement, les pays voisins et frères ne doivent pas gaspiller leurs précieuses ressources dans des rivalités d’usure et des courses aux armements. Notre région souffre de la guerre, des tensions sectaires, du terrorisme et de l’extrémisme, du trafic de drogue, de la pénurie d’eau, des crises de réfugiés, de la dégradation de l’environnement et des interventions étrangères. Nous pouvons collectivement relever ces défis communs pour un avenir meilleur pour les générations à venir.
Je suis le président d’un pays qui a enduré menaces, guerres, occupations et sanctions tout au long de son histoire moderne. D’autres ne nous sont pas venus en aide ni n’ont respecté notre neutralité déclarée. Les puissances mondiales ont même pris le parti des agresseurs. Nous avons appris que nous ne pouvons compter que sur notre propre peuple et nos propres capacités indigènes.
La République islamique d’Iran cherche à préserver sa propre sécurité et non à créer de l’insécurité pour les autres. Nous voulons la paix pour tous et ne cherchons ni la guerre ni les querelles avec qui que ce soit.
Nous souhaitons une paix et une sécurité durables pour les peuples d’Ukraine et de Russie. La République islamique d’Iran s’oppose à la guerre et souligne la nécessité urgente de mettre fin aux hostilités militaires en Ukraine. Nous soutenons toutes les solutions pacifiques et pensons que le dialogue est le seul moyen de résoudre cette crise.
Monsieur le Président,
Dans le monde globalisé actuel, la sécurité et les intérêts d’aucun pays ne peuvent être garantis en portant atteinte à la sécurité et aux intérêts des autres. Nous avons besoin d’un nouveau paradigme pour relever les défis mondiaux. Un tel paradigme doit se concentrer sur les opportunités plutôt que d’être obsédé par les menaces perçues. Grâce à une telle approche d’engagement, nous pouvons trouver de nouvelles opportunités de coopération.
L’Iran et les puissances mondiales ont conclu un accord nucléaire historique en 2015 grâce à cette nouvelle perspective, fondée sur des opportunités partagées. L’Iran a accepté le niveau de surveillance nucléaire le plus élevé et sans précédent en échange de la reconnaissance de nos droits et de la levée des sanctions dans le cadre du JCPOA. Le retrait unilatéral de Trump de cet accord a manifesté une approche fondée sur la menace en politique et une stratégie axée sur la coercition dans le domaine économique.
Les sanctions unilatérales visent des personnes innocentes et cherchent à saper les fondements de l’économie iranienne. L’objectif est de sécuriser l’Iran, ce qui conduit au contraire à l’insécurité pour tous. La politique de « pression maximale » des États-Unis a en réalité été mise en œuvre contre le peuple iranien alors que l’Iran remplissait toutes ses obligations au titre du JCPOA, comme l’a vérifié à plusieurs reprises l’AIEA.
Nous sommes prêts à dialoguer avec les participants au JCPOA. Si les engagements du JCPOA sont pleinement mis en œuvre et de bonne foi, un dialogue sur d’autres questions pourra suivre.
e voudrais m’adresser au peuple américain :
Ce n’est pas l’Iran qui a établi des bases militaires le long de vos frontières. Ce n’est pas l’Iran qui a imposé des sanctions à votre pays et entravé vos relations commerciales avec le monde. Ce n’est pas l’Iran qui vous empêche d’accéder aux médicaments. Ce n’est pas l’Iran qui a restreint votre accès au système bancaire et financier mondial.
Ce n’est pas nous qui avons pris pour cible vos dirigeants militaires, mais ce sont les États-Unis qui ont assassiné le commandant militaire le plus vénéré de l’Iran à l’aéroport de Bagdad.
Mon message à tous les États qui poursuivent une stratégie contreproductive à l’égard de l’Iran est de tirer les leçons de l’histoire. Nous avons la possibilité de transcender ces limites et d’entrer dans une nouvelle ère. Cette ère commencera par la reconnaissance des préoccupations sécuritaires de l’Iran et par la coopération sur les défis mutuels.
Les sanctions sont des armes destructrices et inhumaines conçues pour paralyser l’économie d’une nation. La privation d’accès aux médicaments essentiels est l’une des conséquences les plus douloureuses des sanctions, mettant en danger la vie de milliers de personnes innocentes. Cette mesure constitue non seulement une violation flagrante des droits de l’homme, mais aussi un crime contre l’humanité.
Notre nation a fait preuve de résilience face aux nombreuses difficultés causées par les sanctions au fil des ans. Bien que les blessures infligées par ces sanctions soient profondes au sein de notre société, faire face à cette amère expérience nous a transformés en une nation plus forte, avec une détermination et une confiance en soi inébranlables.
Afin de construire un monde meilleur, l’Iran est prêt à favoriser des partenariats économiques, sociaux, politiques et sécuritaires significatifs avec les puissances mondiales et ses voisins sur un pied d’égalité.
La réponse appropriée à ce message de l’Iran n’est pas d’imposer davantage de sanctions, mais de remplir les obligations existantes de lever les sanctions, au bénéfice du peuple iranien et donc de jeter les bases d’accords plus constructifs.
J’espère que ce message de l’Iran sera bien entendu.
Merci Monsieur le Président